M. Abdelouahab BENAJIBA :
I - La création de la revue :
1/ comment l'idée de créer une revue vous est elle venue?
Etant la dernière ENS créée au Maroc en 1987, il était nécessaire de s'ouvrir sur les autres expériences dans le domaine de l'éducation et de la formation et d'avoir un support médiatique, pour des échanges et une réflexion sur l'amélioration des pratiques pédagogiques et des recherches engagées par les enseignants- chercheurs appartenant au différents départements et qui voudraient faire connaître les activités ( séminaires, colloques, rencontres…) organisées à l'ENS. Ce qui va constituer un référentiel et un fond documentaire touchant aux divers aspects d'une recherche et d'une pratique pédagogique pluridisciplinaires.
2 / Quels étaient vos objectifs en mettant en œuvre ce projet?
Les principaux objectifs qui ont motivé la création de la revue peuvent être résumés comme suit :
· encourager et motiver la publication des études, recherches et articles, rédigés par des chercheurs et des praticiens.
· Stimuler l'esprit critique et la réflexion théorique et pratique sur les cursus de formation et d'enseignement et sur la gouvernance du système éducatif.
· Encourager les études et les recherches interdisciplinaires et faire connaître les innovations pédagogiques et les expériences d'intégration des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) dans les différentes disciplines scientifiques et littéraires.
· Créer un support de communication entre l'ENS et les autres institutions de recherches et de formation, comme espace d'échange et de dialogue entre les enseignants et les praticiens tant au Maroc qu'à l'étranger.
· Susciter l'émulation et faire connaître les productions des élèves professeurs en publiant le résumé ou la liste des mémoires primés lors du concours annuel du meilleur mémoire pédagogique organisé à l’ENS de Tétouan.
· Stimuler l'excellence et encourager l'initiation à la recherche pédagogique et la pratique innovante, interactive ainsi que l'esprit d'initiative.
3 / Comment l'équipe de rédaction s'est elle constituée?
Une équipe a été constituée comme comité de rédaction dont la rédaction en chef a été confiée à M. Ahmed EL FTOUH. Cette équipe était supervisée par moi-même en tant que directeur responsable de la publication et directeur de L'ENS de Tétouan.
Dés le départ des élèves professeurs étaient impliqués dans chaque numéro. L'objectif étant de les former dans le domaine de l'édition et de la publication de journaux et de revues dans le souci de les motiver à élaborer un journal scolaire dans le lycée où ils seraient affectés.
4/ ِQuels sont les moyens dont vous disposiez au départ ?
- Les trois premiers numéros étaient imprimés avec des moyens internes. A l'époque les pages étaient dactylographiées et ronéotypées, la couverture était commandée à une imprimerie.
- Les autres numéros vont être imprimés à l'aide des nouvelles technologies (PAO) dans une imprimerie à Tétouan puis à Tanger.
- Le budget, frais d'impression, provenait de la rubrique "impression et publication", de l'ENS. Quant aux moyens humains, il faut dire que les articles n'étaient pas rémunérés, ils étaient produits à titre bénévole.
Toute l'équipe de rédaction n'était pas rémunérée, c'était un travail en surplus des cours que ces professeurs assuraient à l'ENS.
5 / Ces moyens étaient – ils suffisants?
Oui, par rapport aux moyens financiers permettaient de couvrir les frais d'impression. Quant aux écrits proposés par des auteurs, le nombre de communications et d'articles reçus répondaient largement au besoin de chaque numéro.
II – L'éducateur en évolution :
6 / Quel était le public visé par les trois premiers numéros ?
– c'était un public interne, les enseignants. Et un autre externe, les établissements de formation et de recherche ainsi que certains décideurs et administrations du secteur de l'enseignement.
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7 / un changement a été observé au niveau de la forme et du fond des dernières éditions, comment l'expliquez-vous?
Le format magazine a été dicté par une nouvelle approche de la communication et par les nouvelles technologies de publication et d'impression. Il fallait moderniser la revue "L'éducateur", qui devait répondre aux nouvelles exigences du lecteur, par la concision, la précision et l'illustration. La revue en s'adressant à un public plus large a opté pour la modernisation de son format afin de s'aligner sur les supports médiatiques existant dans le marché aussi bien au Maroc qu'à l'étranger.
8 / Quelles sont les techniques de mise en page et d'impression auxquelles vous aviez eu recours ?
– la saisie des textes, la mise en page étaient assurées par des professionnels de l'informatique et de la PAO. La
9 / Quelles sont les procédés de diffusion et de distribution de "l'éducateur" ?
Les trois premiers numéros étaient distribués en interne. A partir du numéro quatre, un contrat a été signé avec la société de distribution "Sochpress" qui se chargeait de distribuer 50% des exemplaires à travers tout le Maroc moyennant un prix modique de 15 dhs l'exemplaire.
La deuxième moitié des exemplaires était distribuée à titre d'échange et envoyée par courrier aux autres établissements: ministères, centres de formation des enseignants, facultés, universités, académies, délégations…ainsi qu’à nos partenaires au Maroc et à l'étranger. De même qu'un grand nombre d'exemplaires était conservé comme fond d'archives. Des exemplaires de "L'éducateur" étaient aussi offerts lors des visites qu'effectuaient des partenaires, chercheurs marocains et étrangers.
C'était un moyen d'échange et une carte visite avec la publication "Les Cahiers de l'ENS".
Des exemplaires de la revue étaient aussi offerts comme prix, entre autres, aux lauréats du prix du meilleur mémoire pédagogique. L'objectif étant d'assurer une large diffusion à "L'éducateur" au sein des lycées où les élèves professeurs seraient affectés. Cela encourageait le sentiment de la fierté d'appartenance à l'ENS de Tétouan.
Les recettes provenant des ventes réalisées à travers "sochpress" permettaient de subventionner l'association des œuvres sociales des enseignants et fonctionnaires de l'ENS de Tétouan. Ce qui permettait de financer des œuvres caritatives au profit de certains fonctionnaires et lors de certains occasions."
10 / "L'éducateur" est elle arrivée à être autonome sur le plan budgétaire?
La revue ne disposait pas suffisamment de recettes propres ni de publicité. Elle était financée entièrement par l'Ecole Normale Supérieure de Tétouan.
C'était un support de communication interne et externe de l'ENS et n'était pas dans sa politique d'être autonome.
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